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La Leishmaniose canine (et féline!)

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1/ Le parasite

La leishmaniose est une maladie provoquée par un parasite microscopique injecté dans l'organisme d'un animal ou d'un humain par un petit insecte ailé, le phlébotome.

Il existe différentes espèces de parasites responsables de la leishmaniose à travers le monde. En Europe, il s'agit de Leishmania infantum.

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Le parasite Leishmania infantum observé au microscope à l'intérieur d'un globule blanc appelé macrophage (Photo Centers for Disease Control and Prevention).

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Leishmania infantum, parasite à l'origine de la leishmaniose en Europe, pénètre l'organisme de l'hôte à l'occasion de la piqûre d'un petit insecte, le phlébotome. Les leishmanies ainsi transmises se multiplient dans l'organisme et peuvent se retrouver dans tous les organes de l'animal parasité : peau, ganglions lymphatiques, rate, foie, moelle osseuse, etc.

 

Le chien est la principale espèce parasitée par Leishmania infantum, mais ce parasite est également retrouvé chez de nombreuses espèces de mammifères, comme le chat, le renard, le  loup, l'humain…

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2/ Cycle de vie et répartition géographique

La contamination se fait dans l’immense majorité des cas* lors de la piqûre d'un petit insecte piqueur, le phlébotome. Lorsque le phlébotome pique son hôte pour se nourrir de son sang, il lui injecte, s'il en est porteur, les leishmanies. Les phlébotomes deviennent porteurs de leishmanies en se nourrissant sur un animal malade. A priori seul le chien, et peut-être les canidés sauvages comme le renard et le loup, et éventuellement le chat, peuvent contaminer les phlébotomes. Ce n’est pas le cas de l’humain.

* Il a été démontré qu'une chienne pouvait transmettre la leishmaniose à ses petits pendant la gestation. La transmission par morsure pourrait également être possible, en restant probablement exceptionnelle.

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Schéma du cycle de vie du parasite

responsable de la leishmaniose

(c. Lebis, ESCCAP).

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Le phlébotome est un petit insecte ailé dont

la femelle pique les mammifères pour se nourrir

(photo Luis Fernández García).

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La répartition géographique de la leishmaniose est dépendante de la présence de phlébotomes dans l'environnement. Les phlébotomes, qui aiment la chaleur, sont largement répandus en région méditerranéenne, en Afrique et au Moyen-Orient. Présents dans tout le sud de la France, ils peuvent être parfois retrouvés au nord, et localement dans le sud de l’Allemagne ou le sud de la Suisse.

 

De nos jours, deux facteurs ont tendance à augmenter les risques d'attraper une leishmaniose en dehors des zones habituelles :

  • le réchauffement climatique qui permet l'extension des zones de vie des phlébotomes vers le nord (voir cartes);

  • les moyens de transport (train, avion, voiture) qui permettent la migration des phlébotomes sur de longues distances, en leur donnant l'occasion de s'implanter dans de nouveaux biotopes.

Heureusement, les phlébotomes ont besoin de conditions de vie assez précises : humidité, température minimale de 18 à 22 °C, vent faible, et semble-t-il présence de crottes de lapins ou de rongeurs (pour le développement de leurs larves). Ils sont actifs le soir, et passent la journée à l'abri dans des endroits sombres et humides (fissures, trous, caves, bâtiments d'élevage, murets et chênes verts de la garrigue méditerranéenne…). Ces besoins spécifiques expliquent pourquoi au sein d'une même région, la répartition des phlébotomes est inégale.

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3/ La leishmaniose chez le chien

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La maladie

Le développement de la leishmaniose chez les chiens contaminés est très variable suivant les individus :

  • certains chiens vont éliminer naturellement le parasite ;

  • d'autres vont être porteurs sans exprimer aucun signe de maladie ;

  • d'autres enfin vont exprimer la maladie à des degrés divers.

Quand ils apparaissent, les signes de leishmaniose peuvent survenir de 2 mois à 8 ans après la piqûre du phlébotome. La maladie se traduit par des lésions de peau, parfois discrètes, parfois spectaculaires, accompagnées ou non d'atteintes des organes internes. Certains chiens ne souffriront donc que de quelques croûtes, d'autres d'ulcérations importantes et d'autres d'atteintes graves de l'organisme, avec amaigrissement, anémie, troubles oculaires, insuffisance rénale… La maladie évolue sur plusieurs mois ou plusieurs années, parfois par crises, jusqu'au décès de l'animal.

La leishmaniose clinique= "un coup de vieux physique et moral".

Le premier signe observé, avant même la dissémination des leishmanies dans l’organisme, est en général une lésion cutanée transitoire due à la piqûre du phlébotome infectant. Les sites habituels de piqûre des phlébotomes sont la face externe du pavillon de l’oreille et le chanfrein. Ces lésions locales passent souvent inaperçues ou sont confondues avec des simples lésions de piqûre de tiques ou d’insectes. Il s’agit d’une lésion unique ou multiple, ulcérative, appelée « chancre d’inoculation »  se présentant sous l'aspect d'un ulcère à bord érythémateux. Les lésions d'inoculation peuvent persister plusieurs mois et disparaissent spontanément. Durant cette période, les chiens demeurent séronégatifs. Ultérieurement, près de 25% des chiens deviennent séropositifs, et la maladie devient patente et se généralise.

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À gauche: lésions cutanées étendues de leishmaniose canine, avec perte de poils, pellicules, ulcérations, croûtes (photo Jacques Lamothe).

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À droite: Lésions cutanées sur l'ensemble du corps avec apparition de grandes pellicules grises et atteinte de l'état général. L'amaigrissement est marqué (photo Parasitologie, EnvA).

 

LE Traitement=protéger son chien!

Il n'existe malheureusement pas de traitement définitif de la leishmaniose chez le chien. Il est possible d'améliorer très notablement l'état des malades, mais, même si tous les signes de la maladie disparaissent, le chien reste porteur du parasite. C'est pourquoi un chien leishmanien doit être suivi par un vétérinaire toute sa vie.

Au cours de ce suivi, des prises de sang effectuées régulièrement permettront de surveiller le bon fonctionnement des organes internes (particulièrement les reins) et la diminution de la quantité de parasites dans l'organisme (corrélée à l'abaissement du taux d'anticorps dans le sang). Le traitement sera alors adapté au cas par cas en fonction de l'évolution. Il peut parfois être suspendu pendant plusieurs mois.

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Les possesseurs de chiens habitant dans les régions à risque ou se rendant dans ces régions avec leur animal au cours d'un déplacement (vacances, chasse) ont tout intérêt à essayer de le protéger contre cette maladie. La prévention repose sur deux axes : éviter les piqûres des phlébotomes, vecteurs de la leishmaniose, et faire vacciner.

  1. Limiter les contacts avec les phlébotomes: appliquer régulièrement des produits répulsifs et/ou insecticides sur les chiens. Ils existent sous différentes formes : spray, pipettes, colliers: en fonction du mode de vie de votre animal et de la prévalence locale. Ils sont à utiliser pendant toute la saison d'activité des phlébotomes, c'est-à-dire dès le mois de mars et jusqu'à fin novembre.
  2. La vaccination: plusieurs vaccins sont maintenant disponibles en France. Il est nécessaire de tester votre animal avant la première injection afin de s'assurer qu'il n'est pas déjà porteur du parasite. S'il est négatif, il reçoit une injection à partir de l'âge de 6 mois, puis une injection de rappel une fois par an. Attention, la vaccination réduit les risques de développer la leishmaniose, mais n'assure pas une protection à 100%. Il est nécessaire de prendre les mêmes précautions (insecticides,…) chez les animaux vaccinés que chez les non-vaccinés.
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4/ La leishmaniose chez le chat

Jugée par le passé comme une maladie rare chez le chat, la leishmaniose féline pourrait être en fait assez fréquente dans les départements où la maladie est très présente. Il semble que les formes cutanées (nodules, ulcérations, croûtes au niveau du nez, des oreilles, des paupières…) prédominent, mais le parasite peut également être à l'origine d'atteintes des organes internes.

Certains spécialistes considèrent que la leishmaniose féline est une maladie émergente en France, et qu'il faut y penser lorsqu'un chat vivant ou ayant voyagé en région à risque présente des problèmes de peau compatibles avec cette maladie.

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Article élaboré à partir du site: https://www.esccap.fr/maladies-vectorielles/leishmaniose.html

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